Porte Sud d'Angkor Thom
approx. entre 1170 et 1230
Commanditaire : Jayavarman VII (Mahâ Paramasangata Pada)
La ville d'Angkor Tom a été reconstruite sous Jayavarman
VII, décalée vers le nord-ouest par rapport à la
ville initiale de Yaçodharapura. Elle mesure 3 km de côté.
Les murs de protection sont construits en latérite, sur une levée
de terre et précédés par une douve. Cette conception
de protection est la même qu'en Europe. La muraille symbolise la
chaîne de montagne qui entoure le monde et le fossé évoque
l'océan cosmique.
La ville, centrée sur le Bayon, est divisée en quatre secteurs
par des chaussées axiales.
Une cinquième voie, axée sur le Palais Royal, se dirigeait
vers l'est.
Ces avenues étaient accessibles de l'extérieur de la cité
par cinq portes monumentales et une chaussée en remblai qui traversait
les douves. "Des deux côtés, dira Tcheou Ta Kouan, il
y a cinquante-quatre génies de pierres semblables à des
généraux de pierre, gigantesques et terribles. Les parapets
sont en pierre taillés en forme de serpents, à neuf têtes.
Les cinquante-quatre génies retiennent de la main le serpent et
ont l'air de l'empêcher de fuir".
Cette double rampe en forme de En y ajoutant les deux rangées
de géantsà gauche,) à droite, les constructeurs ont
En se dirigeant vers la ville, on a à gauche des géants
au visage doux, les devas (dieux) coiffés de la tiare, et à
droite des asuras (démons) aux yeux exorbités. Ils tirent,
chaque groupe dans une direction, le serpent nâga, telle une corde.
Le mythe du Barattage de la Mer de Lait est effectué ici avec le
fossé pour océan et l'enceinte (plus spécialement
la porte) pour montagne. Cest une opération magique destinée
à extraire la liqueur d'immortalité, l'amrita, et à
assurer au pays l'ambroisie de la victoire et de la prospérité.
Les cinq portes, toutes semblables, étaient en médiocre
état de conservation. Celles du nord et du sud seront restaurées
de 1944 à 1946. D'une hauteur totale de plus de 23 mètres
et construite en grès, chacune forme un groupe de trois tours alignées.
La principale, à deux visages opposés, était flanquée
de deux autres plus petites à un seul visage. L'ensemble répondait
à la même abstraction que les tours à quatre visages
du Bayon : la puissance royale s'étendant sur les quatre points
cardinaux. La base est ornée de superbes motifs d'éléphants
à trois têtes (la monture d'Indra) dont les trompes descendent
verticalement pour cueillir des touffes de lotus.
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